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Page:Tremblay - Trouées dans les novales, scènes canadiennes, 1921.djvu/102

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Trouées dans les Novales

Il regarde longtemps, renfermé dans ses souvenirs anciens, et nous passons devant le magasin général, en bois noir de vieillesse, sans que notre guide daigne gratifier d’un commentaire cette bicoque vétuste.

— Dire que j’ai été baptisé là, il y a bien cinquante ans, s’écrie Tiphrem, les yeux tournés du côté de l’église. Vous ne connaissez pas ça vous autres, à la ville. Vos églises sont trop grosses. Puis il y en a trop. Vous ne savez pas où regarder. Ici, nous n’en avons qu’une, le village est grand comme la main, juste assez grand pour qu’on y pense toujours. Voyez-vous, notre église, elle est de la famille, tandis que chez vous… »

Il s’interrompt pour nous faire bifurquer dans une côte à pic qui donne l’illusion d’une glissoire, et nous voilà dans le Rang.