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Page:Tremblay - Trouées dans les novales, scènes canadiennes, 1921.djvu/152

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Trouées dans les Novales

du préjugé qui l’empêchait d’aimer à sa guise.

Il n’y avait personne sur la galerie.

Là-bas, tout là-bas au tournant du chemin, il vit sa cousine, appuyée sur Méré, se traînant presque. Elle infléchissait ses pas vers le bosquet de cèdre masquant la grand’route.

Il appela, appela, mais la Zoune continuait à marcher, sans tourner la tête, trébuchant comme un corps désâmé. Au moment d’ouvrir la barrière, elle s’arrêta. Lentement elle jeta un long regard vers la maison, et mettant tout son cœur dans un geste d’adieu, elle envoya de ses deux mains un baiser à Pitou, puis disparut derrière les arbres.


(1918)