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Page:Tremblay - Trouées dans les novales, scènes canadiennes, 1921.djvu/158

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Trouées dans les Novales

quand toutes les Tounes du monde consentirait à partager les sentiments de Toine.

L’occasion vint un soir. Si Tildé n’était pas la plus belle, elle était certainement la meilleure chanteuse ; elle chantait surtout à ravir les chansons du terroir, ou celles, plus anciennes, que les aïeux avaient un jour lointain apportées de France.

Lors de la grande veillée chez Joachim, elle fut priée de chanter.

La Tildé pour une chanson, cria la compagnie, fidèle à la formule traditionnelle.

En v’la-t-anne qu’a d’l’adon pour quiouner, dit Pit, admirativement.

Et de fait Tildé savait quiouner, savait mettre dans ses chants toute la passion de la poésie rustique, toute la tradition vieille des sons filés et fioriturés, tout l’art des gestes obligés.

L’invitation ayant été renouvelée,