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Page:Tremblay - Trouées dans les novales, scènes canadiennes, 1921.djvu/249

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Le Petit Chantre

tête courbée des fidèles, et ces derniers pleuraient délicieusement.

Or, un jour mauvais du printemps où les pluies alternaient rapidement avec les giboulées glaciales, Petit Paul prit froid en sortant de l’église. Il arriva chez lui tremblant et fébrile. Sa mère le capitonna chaudement dans son lit, mais la fièvre désobéit à l’amour maternel, pourtant impérieux, et l’enfant ne put se relever le lendemain pour aller à la classe.

La maladie persista pendant des semaines. Les champs avaient repris leur accoutrement gai de verdure et de fleurs, et cependant Petit Paul restait toujours couché, en proie à des accès intermittents de délire. Les paroissiens venaient à l’heure du soir prendre nouvelle du malade, tant chacun craignait de perdre sans retour les cantiques si beaux des dimanches, déjà lointains, où la Mère de Dieu savait parler aux âmes