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Page:Tremblay - Trouées dans les novales, scènes canadiennes, 1921.djvu/254

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Trouées dans les Novales

Elle est bien modeste, la pauvre Crèche. Son Jésus de cire à la chevelure blonde frisée, repose sur une paille verte, et tend vers les fidèles des petits bras trop roses. Joseph, penché sur l’Enfant, regarde Marie, qui couve des yeux le Rédempteur du monde et les mages, chamarrés d’or sous leurs grandes chapes aux couleurs dures, coudoient les bergers vêtus de peaux fourrées. Tout ce monde de plâtre semble dire que le symbole est immensément inférieur au mystère joyeux qu’il représente.

Le Petit Paul est là, suppliant, répétant dans son cœur les exorations que depuis tant de jours il adresse à Marie, et la messe déroule sa liturgie sacrée dans les parfums et dans la lumière. Le Kyrie s’envole, fortement scandé, prélude à l’hymne angélique qui apporte sur terre, paix aux hommes de bonne