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Page:Tremblay - Trouées dans les novales, scènes canadiennes, 1921.djvu/26

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Trouées dans les Novales

gerbes, au plus intime représentant de Beauval comme à son plus gros personnage, c’est à dire le maître de poste. Et pour les dames, il avait des trésors de prévenance ; que celles-ci fussent des aïeules ridées, de grasses mamans ou des filles belles d’accortise, il les chérissait toutes également, à l’évangélique.

Comme bon nombre de ses pays, le Père Patentane voulait implanter les us de son enfance dans les bois, et il reprochait aux Beauvallois de ne pas vivre à sa guise, voyez-vous ! Il comprit bientôt le danger de ce zèle intempestif, et se conforma, à regret s’entend, aux habitudes régnicoles. Il fit plus, même. Il voulut trop plaire, et se crut obligé de parler le langage de chacun, ce qui l’amena jusqu’au scrupule, et le bon abbé devint férocement multilingue.

Un jour, se présentèrent chez Gagnon : les deux Cordons, propriétaires de coupes ; le père Jean Guillemot, du