Aller au contenu

Page:Tristan - Nécessité de faire un bon accueil aux femmes étrangères, 1835.pdf/30

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 25 —

bilité que nous voyons tous, et qu’à force de travail et de persévérance nous pourrons atteindre ; l’homme alors sera digne de son créateur lorsqu’il aura fait, avec son amour, autant que Dieu a fait avec sa toute-puissance, du chaos l’univers ! de l’univers chaos, l’univers harmonisé : sa mission sera remplie.

Ames nobles et ardentes, cours sensibles et généreux, qui comprenez ce qu’il y a de sacré, de saint dans la vertu et la charité, c’est à vous que nous dirigeons notre appel. Nous espérons en vous, nous vous appelons de tout notre pouvoir, afin que vous veniez à notre aide, pour faire réussir le projet que nous avons conçu. Oui, nous n’en doutons pas, notre voix sera écoutée avec sympathie, car parmi la foule on rencontre encore beaucoup de ces personnes pleines de dévouement dont l’esprit élevé comprend le devoir sacré que tous nous avons à remplir, celui de faire du bien selon nos moyens. Nous ne nous bornerons pas seulement à indiquer ce qu’il faudrait faire ; mais nous consacrerons notre vie à travailler au but que nous nous proposons d’atteindre.

Notre France, si belle, si grande par les nouvelles idées qui y fermentent, répondra avec un écho retentissant à l’appel que nous lui adressons. Elle ne demande qu’à marcher vers la perfection, aussi, sommes-nous heureux de pouvoir lui montrer un nouveau sentier ouvert devant elle. Le prince, que le peuple grand de sa victoire, s’est imposé dans le jour de sa gloire, ce prince qui nous gouverne, et qui a souffert avec noblesse et grandeur, un long exil, comprendra, mieux que personne, la louable pensée que nos longues souffrances nous ont suggérée. C’est à lui que nous adresserons notre premier appel, comme roi d’une nation généreuse, aux saints sentimens, et comme homme qui connaît le malheur de se trouver Étranger, et qui, si élevé qu’il soit, peut encore avoir un jour de souffrance, car la volonté impénétrable de Dieu appesantit sa main dans un jour de douleur sur les grands de la terre, comme sur les vermisseaux qui se traînent dans la poussière. Après le prince, nous trouverons encore des hommes qui, comme lui ont souffert l’exil et la misère, et en sont revenus avec cette noble générosité qui de tous les temps a été la plus précieuse qualité du Français ; et enfin, les femmes qui sauront se faire un devoir, un bonheur, de