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Page:Tristan - Union ouvrière, 1844 (2e édition).pdf/103

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bagne, combien s’en trouve-t-il qui peuvent dire : — « Si nous avions eu une mère capable de nous élever, certes nous ne serions pas ici. »

Je le répète, la femme est tout dans la vie de l’ouvrier : comme mère, elle a action sur lui pendant son enfance ; c’est d’elle, et uniquement d’elle, qu’il puise les premières notions de cette science si importante à acquérir, la science de la vie, celle qui nous enseigne à vivre convenablement pour nous et pour les autres, selon le milieu où le sort nous a placés[1]. Comme amante, elle a action sur lui pen-

  1. Voici comment la Phalange, du 11 septembre 1842, s’exprime au sujet d’un article fort remarquable de la Presse :
    La Presse a pris le sage parti de laisser là les vaines querelles sur la petite session, sur le caractère des votes de l’enquête et de la loi de régence, sur la conversion de M. Thiers, et elle se met à étudier les questions qui vont être soumises aux conseils-généraux… Aujourd’hui beaucoup d’enfants restent encore privés d’instruction, et 4 196 communes n’ont pas d’école. Pour enlever tout prétexte aux parents, pour triompher de l’insouciance et du mauvais vouloir de quelques conseils municipaux, le publiciste de la Presse propose de supprimer la rétribution mensuelle payée par les élèves, et demande que l’établissement et l’entretien de toutes les écoles cessent d’être à la charge des communes, et soient désormais inscrits au budget de l’État. Nous avons toujours dit que la société doit l’éducation à tous ses membres, et il est tout à fait déplorable que le gouvernement d’un pays éclairé ne pourvoie pas lui-même, et de rigueur, à ce que l’enfance soit entourée de tous les soins nécessaires à son développement. Nous citons la fin de l’article de la Presse, Les réflexions de ce journal sur l’instruction des femmes sont justes et lui font honneur. Nous avons, en toute occasion, protesté contre cet odieux et stupide abandon d’un sexe entier dont se rendait coupable notre société dite civilisée et réellement barbare sous beaucoup de rapports.
    « À côté de cette réforme importante, il en est une autre, plus urgente peut-être ; que les conseils-généraux doivent également recommander à l’administration et aux chambres, nous voulons