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Page:Tristan - Union ouvrière, 1844 (2e édition).pdf/136

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au milieu d’un assemblage de belles lignes, et d’avoir constamment les yeux impressionnés par l’élégance et la noblesse des formes qui les entourent.

39. Ce premier palais étant destiné à servir d’essai, sa construction devra captiver l’attention du comité central.

40. Peu d’architectes pourront être chargés de cette construction. — Construire un temple, une église, une mosquée, un panthéon, pour loger une abstraction quelconque… ou des tombeaux, c’est faire, en pierres, une belle pièce de poésie. — Élever un palais pour un prince, c’est faire une ode ; — bâtir un hôtel pour 3 000 soldats invalides soumis à la discipline, c’est, avant tout, faire un calcul de mathématiques ; — enfin, bâtir un monastère pour 1 200 moines, un hôpital pour 4 000 malades, une caserne pour 2 000 soldats, une prison pour 3 000 prisonniers, un collége pour 2 000 élèves, — tous ces individus étant indistinctement soumis à une règle uniforme, de telles constructions, bien qu’elles soient difficiles, n’exigent pourtant pas de la part de l’architecte un grand effort d’imagination, tandis que la création d’un palais de l’UNION OUVRIÈRE présente des difficultés bien autrement sérieuses.

41. Jusqu’ici les habitations communes ont offert invariablement un caractère d’uniformité tellement fatigant et ennuyeux, que l’idée seule de vivre dans ces maisons, inspire à tous la plus vive répugnance. C’est à cette horreur pour l’habitation commune, que l’on doit le système de morcelage ; il est donc très essentiel que le palais de l’UNION OUVRIÈRE ne ressemble à rien de tout ce qui s’est fait jusqu’à présent.

42. Le séjour du palais de l’union doit être un séjour agréable, désirable ; il doit provoquer l’envie,