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Page:Tristan - Union ouvrière, 1844 (2e édition).pdf/145

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62. Si l’UNION OUVRIÈRE veut qu’il sorte de son sein des hommes et des femmes libres, il faut que dans tous les rapports de la vie on enseigne aux enfants à avoir un grand respect de la dignité humaine. C’est en vue de ce respect qu’on doit leur apprendre à ne jamais faire aux autres ni offense ni injure, et à ne jamais souffrir ni la plus petite injustice, ni la plus légère insulte, soit de la part de leurs camarades soit de celle de leurs supérieurs. Afin de rendre ce respect à la dignité de l’être plus frappant, je voudrais que tout dans la maison fût régi par des lois et des règlements écrits, où les droits et les devoirs de chacun, seraient définis d’une manière claire et précise.

63. Ces lois et règlements imprimés seraient distribués à tous et à toutes, afin que tous et toutes n’obéissent qu’à la loi, et jamais à la volonté arbitraire du chef.

64. Dans aucun cas, aucun individu ne pourrait subir, dans le palais, une punition dégradante. Si un enfant ou un vieillard se conduisait mal, il serait renvoyé du palais et ne pourrait y rentrer[1].

65. Comme tout être qui se respecte et respecte les autres doit le manifester par sa bonne tenue, il serait essentiel d’habituer les enfants à soigner leur personne sous le rapport d’une extrême propreté. Je voudrais qu’on apportât dans les soins donnés à leurs personnes la même sollicitude que dans les soins apportés à la culture de leur intelligence. À force de souffrances, de privations, aujourd’hui la classe du peuple est tout-à-fait rachitique. Eh bien ! il faudrait combattre ce rachitisme par tous les moyens dont dispose la Science médicale : l’exercice, la gymnastique, etc., etc. Recevant l’enfant à six ans (on n’en recevrait pas passé cet

  1. On ferait à ce sujet un règlement où la gravité des cas serait déterminée.