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Page:Tristan - Union ouvrière, 1844 (2e édition).pdf/15

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XV

révolution en ce monde. L’action seule a cette puissance. Quelques pauvres pécheurs pleins de foi ont plus fait pour le bien de l’humanité que tous les philosophes ensemble. Je vous l’ai déjà dit, pour moi, tout le problème aujourd’hui consiste à trouver les moyens d’application, d’action. — C’est avec bonheur que je vous ai vue entrer dans cette voie, et surtout conseiller les moyens pacifiques. Les hommes que vous appeliez raisonnables, les distinguant des enthousiastes et des croyants pourraient bien envier la raison profonde et l’habileté pratique de vos vues, et du plan que vous proposez. — Ce plan est simple comme toutes les grandes choses : il porte en lui le germe de mille réformes dont la nécessité n’est contestée par personne en principe. Il est surtout excellent en ce qu’il peut se réaliser sans secousse violente et sans alarmer les intérêts dominants. — Au contraire, avec un peu de réflexion, on voit aisément que tous ces intérêts devraient se coaliser pour son application ; car l’émancipation graduelle et pacifique du travail doit nécessairement tourner à leur profit, selon les lois les plus simples des sciences économiques.

Vous aurez la gloire d’avoir, la première, formulé une idée féconde, d’où peuvent sortir les conséquences les plus sérieuses. — Quelque soit l’accueil qui lui soit fait, elle produira toujours d’utiles fruits

A. A… R.
Avocat à la Cour royale de…

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Je ne discuterai pas avec vous les hautes questions d’économie politique émises dans votre livre, je n’ai pas assez étudié ces questions, et si vous voulez que je vous dise toute ma pensée, je les crois prématurées. — Mais un point m’a frappée, parce que je le crois réalisable, je veux parler des palais. — Selon moi, c’est le côté le plus remarquable de votre œuvre. — L’hôpital ne convient plus à notre siècle ; c’est un mot qui jure à côté de celui de citoyen, et le dernier des mendiants est, malgré sa pauvreté, un citoyen. — Le mot seul de palais, opposé à hôpital, maison de re-