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Page:Tristan - Union ouvrière, 1844 (2e édition).pdf/154

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Conseils aux Ouvriers.


Ouvriers, si vous voulez sortir de l’état de misère où vous êtes — Instruisez-vous.


Ceux qui parmi vous lisent, en général lisent des livres pitoyables. — Il faut changer de marche : — Au lieu de dépenser votre argent à acheter des chansons, des pittoresques, des physiologies, et un fatras de niaiseries qui ne renferment aucun enseignement utile, achetez de bons livres. Mais de bons livres coûtent cher, me direz-vous, et nous n’avons pas d’argent. — Unissez-vous, et dès-lors vous serez riches. Si vous voulez monter une petite bibliothèque d’une douzaine de bons ouvrages (et il n’en faut pas plus), pourquoi ne formeriez-vous pas de petites associations ? — Par exemple, douze, quinze ou vingt ouvriers et ouvrières se connaissant et habitant le même quartier pourraient se réunir pour cet objet. — Au moyen d’une légère cotisation, les douze ouvrages seraient achetés, et par le fait de l’association, ils appartiendraient en commun aux membres associés. — Figurez-vous donc qu’avec L’UNION on peut faire des miracles !

Dans le cas où vous accepteriez cette idče, je vais vous signaler les ouvrages qu’il vous serait bon de lire et relire chaque dimanche, d’étudier, de commenter, de discuter entre vous, en un mot de connaître à fond, absolument comme les juifs connaissent leur Bible, et les catholiques leurs livres de messe. En France, on procède avec tant de légèreté, qu’on entend des gens vous dire : — « J’ai parcouru ce livre, je le connais. C’est cette outrecuidance ridicule qui fait que les Français savent tout et ne connaissent rien.


Je placerai en tête de la liste l’ouvrage d’Eugène BURET : De la