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une cotisation volontaire[1], une fortune colossale à un homme de cœur et de talent, O’Connell. — Suivez bien, et voyez quels peuvent être les résultats d’une union. — O’Connell s’est constitué le défenseur de l’Irlande. Largement rétribué par le peuple qui l’avait investi de son mandat, il a pu étendre sur une vaste échelle ses moyens d’attaque et de défense. — Jugeait-il à propos de publier 10, 20, 30 écrits, pour les répandre par milliers dans toute l’Irlande, — ayant de l’argent à sa disposition, il les publiait, et ses agents les distribuaient dans toutes les villes. — Jugeait-il important de faire arriver à la Chambre des Communes son fils, son gendre ou un ami dont il était sûr, il faisait répandre par ses agents, des guinées en masse parmi les électeurs, et le député de l’association arrivait à la Chambre pour défendre les intérêts de l’Irlande.

Si je cite toujours l’Irlande comme exemple, c’est parce que l’Irlande est encore le seul pays qui ait su

    générale de l’Irlande. — Société des Précurseurs. — O’Connell assure qu’elle se nommera bientôt l’Association nationale. — Mais, sous ces diverses dénominations, c’est toujours le même esprit qui la dirige. — Voici ce que dit à ce sujet M. de Beaumont : « C’est un des caractères particuliers de l’association de ne pas seulement surveiller le Gouvernement, mais de gouverner elle-même, elle ne se borne pas à contrôler le pouvoir, elle l’exerce. Elle fonde des écoles, des établissements charitables, lève des taxes pour leur soutien, protège le commerce, aide l’industrie et fait mille autres actes ; car, comme la définition de ses pouvoirs ne se trouve nulle part, la limite n’en est point marquée. À vrai dire l’association est un gouvernement dans le Gouvernement : — autorité jeune et robuste, née au sein d’une vieille autorité moribonde et décrépite ; puissance nationale centralisée qui broie et réduit en poussière tous les petits pouvoirs épars çà et là d’une aristocratie anti-nationale (t. II, p. 21).

  1. On reçoit depuis 1 sou jusqu’à…