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Page:Trois petits poèmes érotiques - La foutriade, La masturbomanie et La foutromanie, 1828.djvu/119

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LA FOUTROMANIE

La Montesson suit ce brillant exemple :
A d’Orléans elle livre son temple,
En fait son dieu, l’aime de tout son cœur,
De tous ses sens adore son vainqueur,
Et n’a pas tort ; car il en vaut la peine.
Si l’on en croit le public enfantin,
De leur amour pour resserrer la chaîne,
Ils sont unis par un nœud clandestin.
Pour moi, j’en doute : à quoi bon l’hyménée,
Secret ou non, quand on s’aime vraiment,
Lorsque l’amour guide la destinée
D’un couple heureux, sans contrat, sans serment ?
Vénus française, adorable princesse,
Qui, des plaisirs chérissant trop l’ivresse,
Vécûtes peu, pour avoir trop foutu,
Qui dans l’amour plaçâtes la vertu,
Belle B...., qui, semblable à l’aurore,
Réunissez les vœux de l’univers,
Ressuscitez, prenez place en mes vers.
Vous n’êtes plus, et l’on vous aime encore,
Dans tout Paris on vante vos travers,
Votre beauté, vos lubriques caprices,
Les doux présents, les vertes chaudes-pisses
Qu’en vous foutant, le beau l’Aigle et Melfort
Prirent tous deux, n’en voulant point au sort
D’avoir gagné de légers bénéfices,
Pour posséder un si rare trésor.
Que de beaux ans, depuis vingt jusqu’à trente !
Tous les instants d’une ferme santé
Sont des tributs dus à la volupté.
Loin des tourments de l’ennuyeuse attente,