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Page:Trois petits poèmes érotiques - La foutriade, La masturbomanie et La foutromanie, 1828.djvu/138

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TROIS PETITS POÈMES

Figurez-vous un conin débutant,
Livré soudain aux assauts d’un amant,
Qui, l’attaquant avec une ardeur mâle,
D’un coup de cul s’y loge et le pourfend :
Leurs corps, unis d’une amitié brutale,
Chérissent moins les faciles appas,
Que le bonheur dont Vénus libérale
Comble les cœurs sensibles, délicats.
Les enivrant d’une tendresse égale,
La volupté s’empare de leurs sens,
Et les retient dans ces nœuds séduisants ;
Jusques aux cieux le plaisir les transporte ;
Ils sont heureux, sans art, sans trahison ;
Dans leurs écarts, s’ils perdent la raison,
Vénus les guide, et l’Amour les escorte.
Pour le plaisir les cœurs humains sont faits,
De cet aimant qui peut fuir les effets ?
Voyez des grands la perfide cohorte,
Des jeunes cons éprouver les attraits,
Aux voluptés sans cesse ouvrir la porte,
De la beauté paraître les amis,
Servir l’amour en esclaves soumis.
Rois, généraux, conseillers et ministres,
Jeunes, vieillards, philosophes et cuistres,
Sont travaillés par les mêmes désirs,
D’un même pas tous courent aux plaisirs.
Du tendre amour le chemin est rapide,
Il est si doux de lui payer ses droits,
Tout y convie, et l’honneur insipide
Très rarement décide notre choix.
Quand Montesquieu brocha l’Esprit des Lois,