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Page:Trois petits poèmes érotiques - La foutriade, La masturbomanie et La foutromanie, 1828.djvu/148

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TROIS PETITS POÈMES

Puissent mes vers avoir votre suffrage,
Et conserver aux races à venir
De vos talents le brillant souvenir !
Agirony, praticien magnanime,
Dont l’élixir, découverte sublime,
Lave le sang, divise les humeurs,
Hâte le cours de la lymphe épaissie,
Répare à neuf l’urètre et la vessie,
Aux nerfs usés rend la force et la vie,
Soyez couvert de lauriers immortels !
Tous les fouteurs vous doivent des autels !
Jamais Kesser, à force de dragées,
N’a du virus pu chasser le levain ;
Le mal survit, les humeurs enflammées
Dans tout le sang voiturent le venin ;
En vain Danran, farfouillant un engin,
Vient follement y fourrer ses bougies !
Le feu s’accroît, les fibres affaiblies
Trompent l’effet d’un remède incertain.
Du corps humain altérant la structure,
Le sublimé, le dangereux mercure,
Sont des poisons autant que des secours,
Rendant les vits ineptes aux amours,
Et des fouteurs abrègent les beaux jours.
Les minéraux corrompent la nature,
Forçant le jeu des glandes salivaires,
S’insinuant par d’étranges sueurs,
Ils font bientôt de jeunes poitrinaires,
Des estomacs sont les sûrs destructeurs,
En peu d’instants dérangent l’existence,
Dès la jeunesse enfantent l’impuissance.