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Page:Trois petits poèmes érotiques - La foutriade, La masturbomanie et La foutromanie, 1828.djvu/54

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TROIS PETITS POÈMES

mais aussi brûlant, aussi tendre que lorsque, dans la solitude de son cachot, il venait de lui faire un larcin ! Ce style de feu, cette imagination peuplée d’idées heureuses et d’images brillantes, étaient les fruits de ce plaisir.

La masturbation fut la muse de Mirabeau, comme elle avait été celle de Jean-Jacques. Tous les autres grands hommes l’ont souvent invoquée, mais avec beaucoup moins de ferveur, parce qu’ils sacrifiaient trop souvent sur l’autel de Vénus, mais aussi leur génie et leur éloquence se sont-ils moins élevés et leur ont assigné un rang moins glorieux et moins honorable dans l’opinion des hommes. Les sages que l’on admire le plus par leurs vertus mâles et par leurs principes vrais, n’ont usé que de ce plaisir, pour conserver mieux leur indépendance et leur courage. Socrate et Diogène en sont des exemples mémorables. Ils n’allaient pas, ces sages, perdre, dans les bras efféminés de la beauté, les qualités les plus précieuses de leur âme. L’homme n’est plus lui, quand il se laisse enchanter par ce sexe perfide.

Les Sirènes sont représentées sous les formes de la femme ; elles en ont la voix, la beauté et