Page:Trollope - La Pupille.djvu/189

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

énorme rang de perles orientales, d’une grosseur incroyable et d’une couleur éblouissante.

« Je pense, monsieur, répondit Sophie en tremblant, de colère, d’émotion et d’anxiété, que, si ces perles sont vraies, elles surpassent ce que j’ai vu de plus beau, de plus rare et de plus merveilleux.

— Les croyez-vous donc en cire ou en verre ? reprit M. Timothée Jenkins en lui mettant dans la main le collier, dont le fermoir était formé d’une énorme pierre bleue entourée de gros diamants.

— Oh ! quelle merveille, et que cette pierre du fermoir est belle !

— C’est un saphir assez remarquable. Je suis ravi que vous aimiez ce bijou. Maintenant, miss Martin… Thorpe, je vais vous proposer un arrangement. Je vous en prie, ne vous fâchez pas… et écoutez-moi. Voulez-vous me permettre, en échange de ce collier que je vous offre, à vous, Sophie Martin, en toute propriété, et quoi qu’il arrive, de visiter de fond, en comble, et toutes les fois qu’il me plaira, l’ancienne habitation de mes… amis morts ? Qu’en dites-vous ? acceptez-vous mon marché ?

— Mais je ne sais, vraiment, monsieur, comment vous exprimer ma joie et ma reconnaissance. Je mets ma femme de charge, mistress Barnes, à votre disposition ; elle vous conduira partout où vous voudrez aller, tant dans la maison que dans le parc, si vous souhaitez le connaître.

— Mistress Barnes… votre femme de charge ? Enfin, c’est parfait, et rien ne peut me convenir davantage. Voici vos perles ; mais, comme elles sont très-précieuses, je vous engage à ne pas les laisser traîner. Mettez-les dans votre cabinet le plus mystérieux, et, si vous en ignorez les secrets, je pourrai vous les apprendre, » ajouta-t-il avec une singulière expression de tristesse.