Page:Trollope - La Pupille.djvu/234

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— Sir Charles de retour avec Algernon ! s’écria M. Jenkins avec une animation soudaine : où sont-ils ?

— Sir Charles est chez lui, et mon cousin se promène avec sa famille. Mais si vous voulez bien me faire l’honneur de dîner avec moi, vous les verrez tous deux ce soir.

— Non, je ne veux pas voir sir Charles maintenant ; mais je suis très-satisfait qu’il soit revenu, » reprit M. Jenkins qui se leva et se prit à examiner la chambre pour la vingtième fois en se promenant de long en large, les mains croisées derrière le dos.

Sophie ne savait comment reprendre la conversation complètement tombée, quand tout à coup l’étranger s’arrêta brusquement, et, s’asseyant tout près d’elle, ses genoux contre les siens, il lui dit :

« Sophie Martin, ou miss Martin Thorpe, voulez-vous, quoi que je vous demande, me promettre de le faire, que cela vous plaise ou non ?

— Certainement, monsieur, et je serai trop heureuse de pouvoir ainsi vous prouver mon ardent désir de vous être agréable, s’écria Sophie.

— Voilà, une charmante réponse, et je vous en sais gré. Maintenant je m’explique. Vous rappelez-vous que je vous ai parlé de mes relations intimes avec M. et mistress Thorpe quand j’étais ici autrefois ?

— Si je me le rappelle ? Ah ! cher monsieur, puis-je oublier un récit aussi intéressant ?

— Je me doutais, Sophie, que vous ne l’aviez pas oublié. Je vous ai dit aussi que mon intention était de faire connaissance avec les enfants de mes vieux amis. Vous, miss Florence et Algernon, ne faites que trois, et je sais que vous avez plusieurs cousins et cousines que vous avez vus ici lorsque vous êtes tous venus chez votre excellent oncle avant sa mort. Ce sont eux que je voudrais voir avant mon départ. Voulez-vous écrire aux