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Page:Trollope - Le Domaine de Belton.djvu/180

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du capitaine, et jamais heure ne lui parut plus longue. Il n’y avait pas d’occupation pour elle dans la maison abandonnée, et mistress Bunce, la vieille gardienne, ne pouvait pas comprendre pourquoi son ancienne maîtresse restait ainsi dans ces chambres désertes. Clara la prévint qu’elle attendait quelqu’un.

« Ce n’est pas M. Will ? dit la vieille femme.

— Non, il se nomme le capitaine Aylmer.

— Ah ! vraiment ? » Et mistress Bunce prit un air intrigué. « Pourquoi ce monsieur n’allait-il pas voir miss Amadroz au cottage ? »

À la fin, la personne attendue arriva, et mistress Bunce l’introduisit avec solennité.

« J’espère que vous n’êtes pas surprise de me voir ? dit le capitaine Aylmer en prenant la main de Clara.

— Un peu, dit-elle en souriant.

— Mais vous n’en êtes pas contrariée ?

— Non.

— Aussitôt que vous avez eu quitté Aylmer-Park, j’ai senti que je devais venir vous trouver, comme je l’ai dit à ma mère.

— J’espère que vous n’êtes pas venu malgré son désir ? » dit Clara. Et elle ne put réprimer un léger accent railleur.

« À cet égard, je me suis vu forcé d’agir d’après mon propre jugement, dit-il sans prendre garde à son sarcasme.