Aller au contenu

Page:Troude ha Milin - Ar marvailler brezounek.djvu/107

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
95
LE CONTEUR BRETON

bout de sa tâche, il se grattait la tête, quoiqu’il s’eût pas de démangeaisons. Jean, au contraire, était joyeux et tout fier. — Eh bien, sire, je pense que j’aurai à souper ? — Oui, oui, dit le roi ; viens, car tu dois avoir faim. — Pas trop ; j’ai exécuté des travaux plus pénibles ; celui-ci n’est qu’une plaisanterie.

Jean mange alors son souper, boit un coup et dort sans se réveiller. — Bon ! Le lendemain matin le jeune homme, tout content, va trouver le roi Fortunatus et lui dit : — Qu’y a-t-il encore à faire par ici, dites ? Il ne faut pas me donner un jouet, comme hier — Non, non, dit le roi, qui ne plaisantait pas ; viens avec moi. — Le roi Fortunatus conduit Jean sur les bords d’un grand étang (cet étang ressemblait à une mer). — Voici ce qu’il y a à faire, dit le roi : il faut jeter de l’autre côté, et avec cette écuelle, toute l’eau que renferme cet étang. et mettre à part tous les poissons bons à manger ; quant aux petits, tu les laisseras vivre autre part. Travaille maintenant d’ici la nuit, ou comme tu voudras, car au coucher du soleil il faudra avoir terminé tout ce que je t’ai dit. — Il n’y aura pas beaucoup à suer, dit Jean. Allez votre train, sire, vous aurez beau faire, j’obtiendrai votre fille, puisque je le dis.

Là-dessus le roi se retire et Jean prend son écuelle. — Que diable ! dit-il, en tournant et retournant son écuelle qui était une coquille de brennic percée. Par ma foi, dit-il, voici un