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Page:Troude ha Milin - Ar marvailler brezounek.djvu/187

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LE CONTEUR BRETON

— Quoi, mon brave homme, dit le portier, vous devez être de loin d’ici, puisque vous ignorez le retour de la fille du roi que l’on croyait morte depuis longtemps ? — Est-elle mariée aussi, dit Jean ? — Oh ! non, pas encore ; mais je ne doute pas qu’un de ces jours elle sera mariée au géant qui l’a ramenée en bonne santé à son père. On ne parle que de cela par ici, autour du palais et en ville aussi.

— Je voudrais dire un mot à la princesse, dit Jean, ou au moins lui faire savoir que je suis ici ; auriez-vous cette complaisance ! — Oui, par ma foi, dit le portier, mais vous aurez le temps d’attendre, car tous les princes et tous les gentilshommes du pays accourent au palais, dès qu’ils apprennent la nouvelle, les uns par respect, les autres dans l’espoir de se marier à la jeune princesse. — Quoique je ne sois pas grand’chose, dit Jean, la princesse, si elle savait que je suis ici, ne tarderait pas à me donner de ses nouvelles et à me faire savoir ce que je dois faire, car nous nous connaissons fort bien. — De tous les personnages qui vivent à la cour, voilà le plus affable ; nul autre, mieux que lui, ne pourrait vous servir ; priez-le de faire votre commission. — Je vous salue, monsieur, dit Jean, auriez-vous la bonté de m’écouter, je voudrais vous dire un mot ou deux. — Oui, certainement, mon pauvre homme, parlez sans crainte, quoique je sois pressé. — Je voudrais, dit Jean, voir la princesse et lui parler. Vous voyez ce bâton ? Tâtez-le, s’il vous plaît, monsieur, pour voir ce que c’est. — C’est du fer, je crois, dit ce monsieur. — Eh bien, ayez la bonté