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Page:Troude ha Milin - Ar marvailler brezounek.djvu/21

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LE CONTEUR BRETON

ajoutait-il, est un bel arbre dont la cime est couronnée de pommes de couleur d’or, aussi belles et aussi bonnes qu’elles sont élevées au-dessus de la terre ; tous les hommes ne peuvent les atteindre.

On trouva l’homme que cherchait le roi ; on le trouva, le croiriez-vous, loin de la ville, dans une chaumière sur les bords de la mer. Là il vivait seul et ne se nourrissait que de racines de plantes ou de petits poissons qu’il pêchait sur la plage. Il ne prenait aucun soin de la nourriture de son corps ; quant à son esprit, il en était tout autrement : nuit et jour il lui cherchait dans ses livres de nouveaux aliments. Parfois même il oubliait de prendre son repas, tant il était passionné pour la lecture. Sa réputation d’habileté se répandit bientôt dans le pays et de tous côtés on venait en foule pour le consulter, parce que tout réussissait à ceux qui suivaient ses conseils.

Ayant donc entendu parler de lui et ayant reconnu que tout ce qu’on en disait était vrai, le roi le manda à son palais pour lui confier l’éducation de son fils.

A l’école d’un maître aussi instruit, le fils du roi fit de rapides progrès dans la science ; aussi, à l’âge où les autres enfants savent à peine lire et écrire, le jeune prince savait-il, on pourrait dire, une foule de choses.

A quelques années de là, le fils du roi, accompagné de son précepteur, alla visiter quelques contrées éloignées pour y étudier la manière de vivre de ces peuples, leurs mœurs et leurs lois ;

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