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Page:Troude ha Milin - Ar marvailler brezounek.djvu/49

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LE CONTEUR BRETON

jours de marche, il se trouva en face de l’arbre de l’Oiseau de vérité. Il approcha en attendant qu’il fût midi. Au premier coup qui sonna au manoir, il sauta sur l’arbre, sans regarder les horribles bêtes qui dormaient, étendues çà et là au milieu des morts.

L’oiseau, le voyant monter, lui dit : — Mon petit ami, tu cherches, n’est-il pas vrai, ton père et ta mère ? Si tu veux les voir, regarde en bas ; ils sont là devant tes yeux.

Goarec, dont le sang bouillonnait, oublia la recommandation de la vieille petite femme et jeta un regard vers le pied de l’arbre. Aussitôt ses bras se raidirent et il tomba mort.

Son corps était à peine étendu sur le gazon, que tomba l’arc qu’il avait attaché à un laurier, dans un coin du jardin du meunier. Jugeant par là que Goarec était mort, les deux frères se consultèrent: — Qui de nous deux, dirent-ils, ira maintenant à la recherche de l’Oiseau de vérité ? — C’est moi, dit Goaff, mon tour est arrivé ; et quand tu verras à terre ce fer de lance que je vais placer là où était l’arc de notre frère, alors ce sera à toi de partir, car je serai mort.

Goaff se mit donc en route le lendemain, et on peut dire qu’il suivit pas à pas les traces de son frère. Goaff aussi rencontra la vieille petite femme qui avait renseigné son frère ; et de même que celui-ci mourut pour n’avoir pas suivi les bons avis qu’elle lui avait donnés, de même mourut Goaff auprès de l’arbre de l’Oiseau de vérité.

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