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Page:Troude ha Milin - Ar marvailler brezounek.djvu/73

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LE CONTEUR BRETON

époux, au nom de l’affection que vous me portez, au nom de la douleur que j’ai ressentie en restant si longtemps séparée de vous.

Le roi exauça sa prière et permit à sa mère de se retirer où bon lui semblerait ; depuis on n’entendit plus parler d’elle.

Grâce à son amour pour son époux, la jeune reine put encore prolonger son existence. Elle vécut je ne sais combien d’années après, et mourut heureuse entre les bras de son époux, de ses enfants et de ses petits-enfants.

Ce que la vieille fée avait prédit à Clézé, se vérifia. Une nouvelle guerre eut lieu contre les Anglais, et ceux-ci furent promptement vaincus par le fils du roi qui ne leur laissa ni trêve, ni repos jusqu’à ce qu’ils eussent mordu la poussière. Ils furent contraints de demander la paix pour toujours au roi de Bretagne.

Alors Clézé témoigna à son père le désir de se marier, et le pria de demander pour lui la fille de quelque roi. Il crut inutile de désigner celle qu’il désirait avoir, parce qu’il savait que le choix de son père se porterait sur la jeune princesse qu’il connaissait.

Le roi envoya au-delà des mers un exprès qui avait pour mission de demander pour Clézé la main de la fille du roi de la Grande-Bretagne dont il avait entendu parler. Par la vertu de la petite pierre verte qui n’avait perdu ni sa couleur, ni sa puissance, la jeune princesse fut accordée, et les noces furent célébrées à six semaines de là. — A

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