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Page:Troude ha Milin - Ar marvailler brezounek.djvu/85

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LE CONTEUR BRETON

dans la méchante chaumière ruinée qui est au bout de l’allée. — Je verrai, dit le fils ; adieu ! adieu ! et il partit.

Ce garçon, arrivé au bout de l’allée, était sur le point de dépasser la chaumière, quand il se rappelle ce que lui avait dit son père. Il regarde dans l’intérieur et, après avoir poussé la porte, il voit un cheval bridé et sellé. — Il est probable, dit-il, que mon père ne veut pas que j’aille à pied, et, par ma foi, puisque ce cheval est ici, je vais le prendre et l’enfourcher.

Voilà donc notre jeune homme qui se met en route, après avoir fait ses adieux. Comme il n’avait dans sa poche ni sou, ni denier, il ne fait que marcher sans boire, ni manger, ni se reposer.

Un jour, se trouvant à l’extrémité d’un grand champ de landes, il se dirigea pour le traverser, et quand il y fut, il entendit dans l’air un bruit qui lui fit lever les yeux ; il aperçut deux corbeaux qui se battaient. Pendant qu’il les observait attentivement pour savoir le motif de la querelle, il voit tomber à terre un objet qu’ils avaient lâché. — Que peut être cela, dit-il, il faut que je le sache. — Il vaudrait mieux, lui dit le cheval, poursuivre ta route que t’en détourner, en perdant ton temps. — Tiens ! dit le drôle, tu sais donc parler aussi ? — Oui certes, dit le cheval, aussi bien que toi et peut-être un peu mieux. — C’est bien, mais n’importe ; aujourd’hui je ne partirai d’ici que quand j’aurai vu ce qu’ils ont laissé tomber. — Tu le regretteras, dit le cheval, mais il sera trop tard. Pourtant,

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