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Page:Turben - Les Songes du printems, 1750.djvu/74

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Les Songes

ſuis que cette vûe le cauſera.

O Nature ! ce ne ſera point une ame ſenſible qui ſe plaindra du petit nombre de tes plaiſirs. Pour elle un même objet devient divers d’une diverſité inépuiſable.

C’eſt la même beauté que je vois, mais c’eſt dans une poſition, dans un point de vûe différent, & cela ſuffit pour que l’état de mon ame le ſoit auſſi.

L’impatience avec laquelle je cherchois ſes traits dans les ténébres, l’avidité & l’inquiétude avec leſquelles je les ſaiſiſſois à travers le feüillage, ne ſubſiſtent plus. Je ne l’apperçois point, je ne la regarde point,