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Page:Turgot - Œuvres de Turgot, éd. Eugène Daire, I.djvu/278

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loi nouvelle sur la matière et d’en discuter les dispositions, l’intérêt général du commerce et l’intérêt particulier des commerçants d’Angoulême ne pourront manquer d’être envisagés et décidés par les mêmes principes.

L. — Observation sur la punition que paraissent mériter les auteurs du trouble arrivé dans le commerce d’Angoulême.

En venant au secours du commerce d’Angoulême, il serait bien à souhaiter qu’on pût faire subir aux auteurs de la cabale qui vient d’y porter le trouble, la punition qu’ils ont méritée. Mais je sens qu’on ne peut rien proposer à cet égard quant à présent ; et lors même que le tribunal chargé de l’examen de l’affaire aura pris une connaissance exacte de toutes les manœuvres qui ont été commises, je ne sais s’il sera possible de prononcer une peine juridique contre des gens qui, malgré l’odieux de leurs démarches, semblent cependant y avoir été autorisés par des lois expresses, lesquelles n’ont jamais été révoquées. Je ne crois pas qu’on puisse les punir autrement que par voie d’autorité et d’administration, et ce sera à la sagesse du Conseil à décider, après le jugement de l’affaire, s’il convient de faire intervenir l’autorité directe du roi pour punir ces perturbateurs du commerce.

LI. — Examen d’une proposition faite par les juges-consuls d’Angoulême, tendant à l’établissement de courtiers et agents de change en titre.

Avant de terminer ce long Mémoire, je crois devoir m’expliquer encore sur une proposition contenue dans la conclusion qui était jointe au Mémoire que m’a renvoyé M. le contrôleur général, et que je crois avoir fait l’objet d’une demande adressée directement à ce ministre par les consuls d’Angoulême. Elle a pour objet de faire établir à Angoulême des courtiers et des agents de change en titre. C’est, dit-on, pour pouvoir fixer le taux de la place, et prévenir, par là, des troubles semblables à ceux que vient d’éprouver le commerce d’Angoulême.

LII. — Inutilité et inconvénients de l’établissement proposé.

Je suis fort loin de penser qu’un pareil établissement puisse être utile dans aucun cas. Les commerçants peuvent, le plus souvent, faire leurs négociations sans l’entremise de personnes tierces ; et si, dans une place, les opérations de commerce sont assez multipliées pour que les négociants soient obligés de se « servir d’agents inter-