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Page:Turgot - Œuvres de Turgot, éd. Eugène Daire, I.djvu/550

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très-honnête, si l’on prélève sur le produit des nouvelles avances 100 pour leur rentrée annuelle et 10 pour les intérêts de la première mise, qui devient une augmentation des avances primitives, dont les avances de la première année font toujours partie ; si donc on prélève ces 110 pour 100 sur les 225 produits par les nouvelles avances, on aura un produit net de 115 pour 100 de ces nouvelles avances, et qui viendra s’ajouter à celui des 250 pour 100 des premières avances ; et ainsi du reste.

Je me suis étendu sur la discussion de ce point, parce qu’il est important de ne pas se livrer trop facilement à l’espérance d’apprécier avec une entière précision la dégradation des produits par la diminution des avances, lorsqu’elles sont entamées par l’impôt indirect. Ici les calculs de l’auteur paraissent porter sur une base fausse, puisqu’il suppose que la reproduction est toujours aux avances dans la proportion de 5 à 2, et calcule sur ce pied la diminution des produits. Il est évident, par ce qui a été dit ci-dessus, que l’effet destructif de la diminution des avances doit être moindre lorsque la culture est au delà du point où les avances rapportent le plus qu’il est possible. Si, au contraire, cette diminution ne commence qu’au point où les avances donnent le plus grand produit, la dégradation doit être plus grande ; mais au-dessous, il doit aussi y avoir un point où la dégradation des avances ne diminue la production que dans une moindre proportion encore. En un mot, la dégradation des avances doit diminuer la production dans le même rapport que l’accroissement graduel des avances l’avait augmentée.

Le principe fondamental du Mémoire, que les reprises du cultivateur ne peuvent être entamées, et qu’il ne peut diminuer ses avances sans diminuer la production, est indubitable ; mais la mesure précise de cette diminution ne paraît pas pouvoir être exactement fixée.


Le rentier est un marchand d’argent. La rente est le prix du capital. Le capital ne rapportant point par lui-même, mais seulement en vertu de la convention des contractants, un impôt sur les rentes est exactement semblable à tout impôt sur les marchandises. Si vous prenez une partie du prix de quelque marchandise que ce soit, il est évident que vous empêchez ce prix de baisser au profit de l’acheteur de tout ce que vous demandez au vendeur. C’est donc l’acheteur, lequel est ici en dernière analyse le propriétaire des