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Page:Turgot - Œuvres de Turgot, éd. Eugène Daire, I.djvu/661

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du Limousin sont presque désertes, et cette branche de commerce est dans la plus grande langueur.

Les circonstances malheureuses dont nous venons de rendre compte frappent également sur toute la généralité ; mais des accidents particuliers ont affligé plusieurs paroisses, ainsi qu’il est constaté par les procès-verbaux qui ont été dressés, et dont je joins un état à cet avis. Les unes ont été grêlées, les autres ont été inondées de telle sorte, que les ravins ont entraîné les terres des coteaux avec leurs fruits. Nous ajoutons à ces malheurs les maladies que les grandes chaleurs occasionnent dans les campagnes, tant sur les hommes que sur les animaux. Le grand nombre des domaines abandonnés depuis plusieurs années annonce de toutes parts la misère et le défaut de ressources, et fait envisager un avenir encore plus triste ; et la désertion des habitants, qui se transportent journellement dans les généralités voisines, ne prouve que trop clairement combien celle de Limoge est surchargée.

Dans ces circonstances, je ne puis me dispenser de supplier Sa Majesté d’accorder à la généralité de Limoges, en moins imposé sur la taille de 1763, outre les 190,000 liv. accordées l’année dernière, une nouvelle diminution de 200,000 liv. Quelque considérable que paraisse cette somme, il s’en faut de beaucoup qu’elle égale les besoins de cette province, que la multitude des impositions auxquelles elle est assujettie a mise dans un état d’épuisement qui rend les recouvrements de plus en plus difficiles. Tous les faits que je viens d’exposer en détail me donnent les inquiétudes les plus fondées sur le succès des recouvrements de l’année prochaine, si Sa Majesté n’accorde la diminution qu’attendent de ses bontés les peuples de la généralité de Limoges[1].


Avis sur l’imposition de la taille de la généralité de Limoges, pour l’année 1765[2].

Nous observons que le roi ayant bien voulu accorder, par un arrêt postérieur à l’expédition des commissions de 1764, une dimi-

  1. On verra par l’Avis suivant qu’au lieu de la diminution de 390,000 livres que M. Turgot demandait pour sa généralité, il n’en obtint qu’une de 180,000 livres. (Note de Dupont de Nemours.)
  2. Nous n’avons pas retrouvé l’Avis relatif à l’année 1764.

    Voici celui qui regarde l’année 1765, où nous retranchons de même le commen-