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Page:Turgot - Œuvres de Turgot, éd. Eugène Daire, I.djvu/666

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vouloir bien accorder à la généralité de Limoges une diminution de 300,000 livres, ou du moins de 280,000 livres.


Avis sur l’imposition de la taille de la généralité de Limoges, pour l’année 1766[1].

Légumes. — Les élections d’Angoulême et de Brive en ont recueilli les deux tiers d’une année commune. Ils sont comptés pour rien dans les élections de Tulle et de Bourganeuf. À l’égard de l’élection de Limoges, il s’en cultive beaucoup dans les environs des villes, et ils ont assez réussi. On doit mettre au nombre des légumes les pommes de terre, dont la culture commence à s’étendre dans les élections de Limoges et d’Angoulême avec succès, et a été essayée dans celle de Tulle cette année seulement.

Bestiaux. — On a observé, à l’article des foins, que le commerce des bêtes à cornes commençait à prendre faveur dans la généralité, et qu’elles se vendaient mieux que les années précédentes ; mais dans le moment présent ce commerce ne consiste que dans l’achat des bœufs maigres qui se tirent en grande partie du Périgord. On les achète cher dans l’espérance de les engraisser, parce qu’on a beaucoup de fourrage à consommer. C’est le profit sur les bœufs gras qui rendra ce commerce profitable à la province ; mais il faudra pour cela que les bœufs gras s’exportent avec avantage. Si cette exportation n’est pas plus forte que l’année dernière, ces engrais ne seront que très-peu profitables aux propriétaires.

Les brebis et les moutons ont souffert beaucoup dans les années 1764 et 1765, et presque tous les agneaux ont péri. Ils se vendent, ainsi que la laine, un peu mieux que les années précédentes, ce qui provient de leur rareté. Le prix des cochons a aussi augmenté ; et, si le débit et l’exportation s’en rétablissent comme avant la guerre, ce sera une nouvelle ressource pour la généralité.

Accidents particuliers. — La généralité de Limoges a essuyé

  1. On supprime de cet Avis tous les détails qui concernent les diverses récoltes, et qui, quoique variés d’années en années, et montrant l’attention que l’administrateur apportait à la statistique annuelle de sa province, ne seraient présentement que d’un faible intérêt.

    On conserve seulement : 1o l’article des légumes, parce qu’il constate les premiers succès d’une culture bien précieuse, que M. Turgot a introduite en Limousin ; et 2o celui des bestiaux, qui fixe l’époque où leur commerce a commencé à se relever dans cette province. (Note de Dupont de Nemours.)