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Page:Turgot - Œuvres de Turgot, éd. Eugène Daire, I.djvu/714

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les contribuables de la province une augmentation effective de plus de 180,000 liv., c’est-à-dire de plus d’un dixième du principal de la taille. Cette augmentation excessive ne saurait être à craindre dans une année aussi malheureuse et après l’augmentation déjà si forte que la province a essuyée l’année dernière, et qui subsiste encore cette année. L’amour du roi pour ses peuples nous rassure pleinement à cet égard ; et nous osons, au contraire, attendre de sa bonté le soulagement effectif de 300,000 liv., dont nous croyons avoir prouvé la nécessité.


Avis sur l’imposition de la taille de la généralité de Limoges pour l’année 1770.
(17 septembre 1769.)

Il n’y a aucune différence entre le brevet de la prochaine année et celui de l’année précédente 1769.

Mais, le roi ayant bien voulu accorder, par un arrêt postérieur à l’expédition des commissions des tailles de 1769, une diminution de 280,000 livres, si l’on imposait en 1770 la somme de 1 million 942,293 livres 2 sous, qui sera portée par les commissions, il y aurait une augmentation réelle de 280,000 livres[1].

avis.

Nous n’avons cessé, depuis l’année 1766, de rappeler au Conseil que la généralité de Limoges éprouve une surcharge excessive relativement aux facultés de ses habitants et à la proportion connue de l’imposition avec le revenu des fonds dans les autres généralités. Nous avons dès lors prouvé dans un Mémoire très-détaillé, que nous prions le Conseil de faire remettre sous ses yeux, que les fonds taillables payent au roi, en y comprenant les vingtièmes, de 45 à 50 pour 100 du revenu total de la terre, ou presque autant qu’en retirent les propriétaires, et que, pour ramener les fonds de cette généralité à la proportion des autres, il faudrait lui accorder une diminution effective de plus de 700,000 livres. Nous ne cesserons point d’insister sur cette vérité (comme nous l’avons fait l’année dernière et les précédentes), et de réclamer l’équité et la commisé-

  1. Nous passons, comme dans les Avis précédents, l’état statistique des récoltes, où la seule chose remarquable cette année est que l’on commençait à faire, avec quelque succès, du pain dans lequel la farine de froment ou celle de seigle se mêlait avec la fécule de pommes de terre. (Note de Dupont de Nemours.)