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Page:Turgot - Œuvres de Turgot, éd. Eugène Daire, I.djvu/741

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un supplément de 230,000 liv. : ce ne serait point encore assez pour les besoins que j’ai exposés, et avec ce supplément même, je ne pourrai presque y faire participer la partie de l’Angoumois ; mais je pourrais du moins soulager d’une manière efficace la partie de la Montagne, et le reste du Limousin se ressentirait un peu des bontés du roi.

J’ose vous supplier, monsieur, de prendre en considération ces représentations, qu’il est de mon devoir de vous faire, et auxquelles je ne puis croire que l’amour du roi pour ses peuples se refuse, si vous avez la bonté de les faire valoir.

Je suis avec respect, etc.


Avis sur l’imposition de la taille de la généralité de Limoges pour l’année 1772[1].

Dans l’Avis que nous avons eu l’honneur d’adresser l’année dernière au Conseil, nous avons cru indispensable de rappeler le Mémoire[2] sur lequel nous insistons depuis l’année 1760, et par lequel nous avons démontré que la généralité de Limoges éprouve depuis longtemps une surcharge énorme dans ses impositions ; que les fonds taillables de cette généralité payent au roi, en y comprenant les vingtièmes, de 45 à 50 pour 100 du revenu total de la terre, ou de 90 à 100 pour 100 de ce qu’en tirent les propriétaires, et que cette charge est incomparablement plus forte que celle que supportent les provinces voisines et la plus grande partie des autres provinces du royaume.

Nous avons aussi rappelé une lettre très-détaillée, écrite en 1767 à M. de Laverdy, et nous y avons joint encore un tableau des recouvrements pour les impositions de 1769. Dans cette lettre, nous avions prouvé que c’est à cette surcharge seule que l’on doit imputer le retard habituel qui dure depuis un temps immémorial dans la

  1. Les détails précédant cet Avis sont résumés de la manière suivante par Dupont de Nemours :

    « Après avoir observé que le brevet de la taille pour l’année 1772 avait été arrêté à la somme de 1,942,293 livres 2 sous, comme celui de l’année 1771 ; mais qu’en 1771 deux arrêts postérieurs ayant accordé une diminution de 270,000 livres, l’imposition effective de 1771 n’avait été que 1,672,295 livres 2 sous, en sorte que, si on laissait subsister l’imposition telle que le portait l’arrêt du Conseil, il y aurait une augmentation réelle de 270,000 francs, ce qui ne pouvait être l’intention du roi, M. Turgot rend compte de l’état des récoltes, qui ne promettaient d’abondance qu’en châtaignes ; puis il passe à son Avis. »

  2. Voyez ce Mémoire, page 541.