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Page:Turgot - Œuvres de Turgot, éd. Eugène Daire, I.djvu/780

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de soulager ceux de leurs paroissiens qui essuieront des pertes de bestiaux, conformément à l’invitation que je leur en ai faite par ma lettre du 3 mai 1762, je ne répéterai point les détails que contenait cette lettre, quoique plusieurs d’entre eux ne l’aient pas reçue, n’ayant été nommés que depuis cette époque. Les plus importants se retrouveront dans celle-ci, et la forme des états imprimés pour y inscrire les pertes de bestiaux est si claire, qu’il suffit de jeter les yeux sur l’intitulé des colonnes pour ne pouvoir se tromper sur la manière de les remplir. Il n’y a rien de changé à ceux de cette année, et je vous prie d’en user à cet égard comme l’année dernière.

Je joins à cette lettre quatre états, chacun servira pour trois mois. Les noms des mois auxquels chacun de ces états est destiné sont imprimés en tête, et je vous serai obligé d’y faire attention pour ne les pas confondre.

Quoique vous n’ayez à m’envoyer chaque étai qu’à la fin des trois mois, je vous prie d’avoir toujours soin d’inscrire sur votre état les pertes à mesure qu’elles arriveront : cette attention est importante, parce qu’il est plus aisé de constater ces sortes d’accidents sur-le-champ qu’après quelque retard ; et je ne puis trop vous recommander de prendre toutes sortes de précautions pour n’être point trompé.

J’ai lieu de croire que quelques-uns de MM. les curés ont eu un peu trop de facilité à s’en rapporter à la simple déclaration de ceux qui prétendaient avoir perdu des bestiaux ; je suis bien persuadé qu’aucun d’eux ne voudrait faire servir la confiance que je leur donne à favoriser qui que ce soit injustement, et à procurer des modérations à ceux dont la perte n’aurait pas été réelle. Quoique les modérations que j’accorde sur la capitation ne retombent pas immédiatement sur la paroisse, il est cependant vrai que l’imposition faite sur la province doit remplir le montant de ces diminutions, et qu’ainsi la charge des autres contributions en est toujours augmentée, quoique d’une manière peu sensible. Cette raison seule suffit pour vous engager à redoubler de précautions afin qu’on ne vous en impose pas. La meilleure de toutes est celle que je vous ai déjà proposée, et qui consiste à lire publiquement ces états à l’issue de la messe paroissiale, en avertissant vos paroissiens que, s’ils ont connaissance de la supposition de quelques-unes des pertes énoncées