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Page:Turgot - Œuvres de Turgot, éd. Eugène Daire, II.djvu/126

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saire. Il n’est pas possible d’imaginer que vous retardiez plus longtemps la publication de cette ordonnance ; mais la discussion de la matière des exemptions me paraît assez difficile et assez importante pour me faire penser qu’il serait peut-être utile que vous vous bornassiez pour le présent à ne faire que de légers changements à l’ancienne ordonnance, en continuant de vous en rapporter aux intendants pour les interprétations que les circonstances locales peuvent rendre nécessaires, et que vous remissiez à l’année prochaine une réforme plus entière. Si vous croyez pouvoir adopter ce parti, je vous prierais de me le faire savoir, afin que je pusse mettre par écrit toutes mes idées, et vous les présenter avant le temps où vous pourriez en faire usage.

Je crois devoir saisir cette occasion, monsieur, pour vous supplier de ne pas différer plus longtemps à nous faire passer les ordres du roi concernant le tirage prochain. — L’incertitude du plan que vous voudrez suivre, des changements que vous pourrez faire à l’ordonnance, et du nombre d’hommes que vous demanderez, ne permet pas d’entamer aucun travail pour la répartition, ni de préparer aucune des instructions aux commissaires qui seront chargés de l’opération. Il faudra donc, entre la réception des ordres du roi et leur exécution, prendre un temps assez considérable pour faire la répartition, rédiger toutes les instructions et les faire passer aux commissaires. Cependant les circonstances dans cette province exigent que le tirage soit fait dans l’intervalle du commencement de janvier au 10 mars à peu près, afin de prévenir l’époque où les habitants, qui, dans une partie du Limousin, sont presque tous maçons, se dispersent pour aller travailler de leur métier dans les différentes provinces du royaume. J’ose donc insister, monsieur, sur la nécessité du prompt envoi de l’ordonnance.

En attendant que je la reçoive, je vais prendre la liberté de vous proposer quelques observations, que j’avais suspendues pour vous les présenter avec celles que me suggérerait la lecture de votre nouvelle ordonnance.

La première a pour objet l’extrême difficulté qu’on trouve toujours à faire entre les différentes communautés la répartition du nombre d’hommes demandés. Si la quantité d’hommes qu’il faut livrer était toujours la même chaque année, connaissant le rapport de la population des différentes communautés, ce qui n’est point