de leur maniement, lesquels seraient certifiés par le corps municipal, et qu’il soit tenu de remettre les pièces justificatives de ces comptes dans les archives de la ville ou de la communauté, sans que les administrateurs puissent garder ces pièces de comptabilité par devers eux, non plus que les titres des biens ou revenus, sans cause dûment approuvée par vous, monsieur : au moyen de ces états, les comptes seront faciles à rendre. Il me semble que, tenant la main à cette opération dans chaque département, il est possible qu’elle soit faite avec exactitude.
S’il est nécessaire, comme je viens de l’exposer, de vérifier la perception des droits dans les villes, et de la régler d’une manière moins onéreuse aux habitants des campagnes, il n’est pas moins nécessaire de veiller à ce que l’emploi du produit se fasse avec la plus grande économie. Le défaut d’attention sur cet objet important conduirait insensiblement toutes les villes du royaume à la destruction de leurs revenus ; bientôt elles ne pourraient plus suffire aux payements des charges les plus privilégiées, et le gouvernement, vu la multiplicité des secours en tout genre qu’il leur accorde depuis nombre d’années, finirait par n’avoir plus les moyens de les secourir.
Vous voudrez bien, monsieur, faire les réflexions que j’ai lieu d’attendre de vous pour le service du roi sur tous les objets que contient cette lettre, et m’adresser vos observations aussi promptement qu’il vous sera possible. — Je suis, etc.
Louis, etc. Nous nous sommes fait remettre sous les yeux, en notre Conseil, l’édit du mois de juin 1724, portant création de quatre offices d’intendants du commerce : nous avons reconnu que ceux qui sont actuellement revêtus de ces offices en avaient toujours dignement rempli les fonctions ; mais nous avons été aussi informés que, lors de la vacance de l’un desdits offices, il s’était présenté plusieurs sujets qui, par leurs connaissances et leurs talents, auraient été très-utiles pour l’administration du commerce de notre royaume, et qu’ils avaient été détournés d’en solliciter l’agrément, parce que leur fortune ne leur avait pas permis de faire le sacrifice de la