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Page:Turgot - Œuvres de Turgot, éd. Eugène Daire, II.djvu/541

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Dans les petites villes qui n’ont qu’une paroisse, les maisons ont peu de valeur, les terrains encore moins, les fractions de citoyens seront fort petites ; les citoyens votants nommés par les fractionnaires seront assez peu nombreux pour que l’on puisse très-bien leur laisser l’administration municipale de leur ville, comme dans les paroisses de campagne. Mais on peut les autoriser, si cela leur est plus commode, à se nommer entre eux un maire, des échevins, ou tels autres officiers selon l’usage des lieux, pourvu que ces officiers restent toujours soumis à rendre compte de leur gestion, de leurs résolutions, et surtout de la dépense qu’ils auront à faire pour la commune, aux citoyens qui leur en auront confié l’administration.

Dans les villes plus grandes où il y a plusieurs paroisses ou plusieurs quartiers, et où l’administration des citoyens votants serait inévitablement embarrassée par leur nombre, il est indispensable de les obliger à nommer ainsi parmi eux des officiers municipaux. Alors si le nombre de ces officiers est dans un certain rapport avec celui des paroisses ou des quartiers, on peut en faire nommer un ou deux par quartier ou par paroisse ; ou bien faire nommer par l’assemblée de chaque paroisse un certain nombre d’électeurs, qui ensuite choisiraient entre eux les officiers municipaux.

Dans les très-grandes villes où il peut être utile que le gouvernement influe davantage sur le choix des officiers publics, et surtout dans celles où les charges municipales donnent la noblesse, les électeurs présenteraient plusieurs sujets entre lesquels Votre Majesté choisirait, ou que même elle rejetterait tous pour faire procéder à une nouvelle élection, suivant l’exigence des cas.

Il peut être utile aussi que, dans ces grandes villes, la police ne reste pas entièrement aux officiers municipaux, et qu’un magistrat de votre choix, absolument dans votre main, v préside. Cela est prouvé pour Paris, et je penserais qu’il pourrait en être de même pour Lyon et pour quelques autres villes.

Il est difficile qu’une grande ville se passe de subdivisions, de petites municipalités intérieures concourant à former et à soulager la grande municipalité ; enfin d’assemblées paroissiales ou par quartier ; car une grande ville est à la fois un assemblage de paroisses ou de quartiers, et un corps commun.

Dans cette distribution inévitable de la municipalité pour les grandes villes, il me semble que les assemblées paroissiales peuvent,