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Page:Un été à la campagne, 1868.djvu/123

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UN ÉTÉ À LA CAMPAGNE


Une trêve, un répit ; j’avais droit d’aspirer
Au sommeil ; eh bien ! non, cette tâche si rude
Que j’avais mise à fin, ce n’était qu’un prélude,
Au moins pour mon élève, et son large appétit,
Non calmé, refusait de me faire crédit.
« Comment ! me disait-il, tu veux dormir, cher maître ;
Il n’est pas temps encor, je ne le puis permettre.
Quoi ! ce jeu si plaisant t’a-t-il déjà lassé ?
Nous commençons à peine ! »

                                    Oui, j’étais harrassé ;
Rendu, moulu, fourbu, je tombais de fatigue ;
Il fallait à tout prix opposer une digue
Aux désirs effrontés du petit garnement ;
Je me retourne donc, et lui dis brusquement :
« Assez ! pour cette nuit que ton feu se modère ;
Allons, dors, petit drôle, ou j’éveille ton père ! »

Le moyen était bon. L’enfant mot ne souffla,
Et jusqu’au lendemain paisiblement ronfla.