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Page:Un été à la campagne, 1868.djvu/177

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UN ÉTÉ À LA CAMPAGNE


il murmurait à mon oreille ce que l’amour peut inspirer de plus passionné.

Tu crois peut-être, ma chère Albertine, que je vais être fâchée contre lui ; pas du tout, je l’aimais plus encore que tout à l’heure, si c’est possible ; j’étais à lui maintenant, je lui appartenais ; aussi, me jetant dans ses bras, je lui rendis caresse pour caresse, baiser pour baiser.

Je ne te surprendrai sans doute pas si je te dis qu’il eut l’indélicatesse d’abuser de ma grandeur d’âme ; non content de la victoire décisive qu’il venait de remporter, il se couvrit de nouveaux et nombreux lauriers, cueillis bien un peu à mon corps défendant, j’en conviens, car je souffrais toujours cruellement ; mais que veux-tu ? il était si insinuant, si persuasif, il s’y prenait si délicatement, qu’il obtenait tout ce qu’il voulait.

Heureusement, le jour parut, et l’avertit qu’il était temps de se retirer s’il ne voulait