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Page:Un été à la campagne, 1868.djvu/203

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UN ÉTÉ À LA CAMPAGNE


tion, presqu’à contre-cœur, et ces plaisirs dont elle jouit imparfaitement avec moi, j’ai grand’peur que son affreux marin ne les lui fasse goûter dans toute leur plénitude.

Cette pensée m’exaspère ; je maudis mon impuissance ; j’en suis arrivée à considérer cet homme comme un odieux rival ; je ne saurais me résigner à le savoir tranquille possesseur d’un bien dont je ne puis user. Je médite contre lui des noirceurs dignes d’Atar-Gull.

Tu ouvres de grands yeux, tu te demandes si je parle sérieusement ? Pas tout à fait, rassure-toi, mais peu s’en faut. Écoute, au risque de passer à tes yeux pour une véritable folle, il faut que je t’avoue l’idée baroque qui assiége ma cervelle depuis que je sais ton oncle en vacances : il me semble qu’il suppléerait victorieusement à ce qui me manque pour accomplir la vengeance que je rêve ; avec son secours enfin, je parvien-