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Page:Un été à la campagne, 1868.djvu/221

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UN ÉTÉ À LA CAMPAGNE

Malgré la meilleure volonté du monde, je t’assure, je ne me sens pas à la hauteur d’un tel enthousiasme. Mon futur mari commence à m’inspirer, je ne le nierai pas, une certaine affection ; mais j’ai beau étudier, analyser ce que j’éprouve près de lui. je ne saurais découvrir en moi rien de pareil à ce que je ressentais près de toi, près de Jeanne ou près de Félicie.

Depuis trois mois, j’en conviens, mon temps a été employé de façon à absorber tout ce que j’ai de facultés aimantes, et mes moyens ne me permettent pas de nourrir deux passions à la fois ; mais après le départ de ma bien-aimée Jeanne, je ne me suis pas permis la moindre distraction ; chaque soir, j’entends de douces paroles, je ne me refuse pas à de tendres attouchements, je me prête même parfois à d’irritantes caresses, et je reste froide, glacée.

Cependant Monsieur n’est pas d’âge à ne