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Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/167

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Etats, il en défendait rigoureusement l’exportation.

Lorsque Galliéni arriva à Sougoulani, un tableau hideux frappa ses yeux sur la place du village : Il se trouva devant un véritable charnier humain ! Les Talibès avaient capturé une caravane composée de gens de tous âges et de tous sexes, qui se rendaient à Sansandig, ville révoltée depuis longtemps contre Ahmadou.

Sur l’ordre du Sultan, tous ces malheureux, conduits à Sougoulani, y avaient eu la tète tranchée deux jours auparavant. « Le spectacle de tous ces cadavres, entièrement nus et jetés pêle-mêle sur le sol dans les attitudes les plus diverses, que contemplaient d’un œil stupide quelques enfants du village, dit Galliéni, nous remua profondément et nous ne pûmes nous empêcher de penser que nous n’avions guère été en sûreté, à Nango, entre les mains du sombre tyran qui faisait si bon marché de ces inoffensifs marchands.

« Nous savions déjà qu’Ahmadou, cruel comme tous les Musulmans, donnait quelquefois l’ordre de mettre à mort ses prisonniers de guerre, afin de terroriser les pays environnants ; mes tirailleurs et laptots, que j’envoyais comme courriers à Ségou, revenaient souvent dégoûtés et indignés par l’horrible aspect qu’offrait la