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Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/243

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plus souvent elle doit boire la nhassa. Il y a des nhassa variées ; le ganga fait choisir les herbes vénéneuses et en mélange le jus avec un art infernal.

Lorsque l’expérience ne réussit pas au gré des sorciers, on recommence l’épreuve.

Souvent le patient vomit une bave noirâtre qui lui couvre les mains et la poitrine. C’est un spectacle épouvantable. Les parents du moribond sont là, rangés contre la cloison, immobiles et muets. Leurs yeux brillent dans le demi-jour de la hutte et semblent fascinés par une apparition mystérieuse. Aucun sentiment de pitié ne se fait jour dans ces cœurs endurcis par la superstition.

En cas de maladie, on fait venir le ganga.

Le patient est disposé sur une natte devant la case, et les cérémonies magiques commencent. Une multitude de femmes forment la haie autour du malade et du sorcier.

Ce dernier prend un paquet d’amulettes, les applique sur la tète et la poitrine du sujet et chante avec la foule :

Le ganga. — Les yeux ont leur don :

La foule. — Celui de voir les choses.

Le ganga. — Les oreilles ont leur don :

La foule. — Celui d’entendre, oui d’entendre.

Le ganga. — Le palais a son don :