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Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/468

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et que je vous demanderai de communiquer aux deux Chambres au moment qui vous paraîtra le plus opportun.

Les débuts des entreprises comme celles qui m’ont tant préoccupé sont difficiles et onéreux ; j’ai tenu à en supporter les charges. Un roi, pour rendre service à son pays, ne doit pas craindre de concevoir et de poursuivre la réalisation d’une œuvre, même téméraire en apparence.

Les richesses d’un souverain consistent dans la prospérité publique. Elle seule peut constituer à ses yeux un trésor enviable qu’il doit tendre constamment à accroître. Jusqu’au jour de ma mort, je continuerai dans la même pensée qui m’a guidé jusqu’ici à diriger et à soutenir notre œuvre africaine. Mais si, sans attendre ce terme, il convenait au pays de contracter des liens plus étroits avec les possessions du Congo, je n’hésiterais pas à les mettre à sa disposition. Je serais heureux, de mon vivant, de l’en voir en pleine jouissance. Laissez-moi, en attendant, vous dire combien je suis reconnaissant envers les Chambres comme envers le gouvernement pour l’aide qu’ils m’ont prêtée à diverses reprises dans cette création. Je ne crois pas me tromper en affirmant que la Belgique en retirera de sérieux avantages et verra s’ouvrir devant elle un continent nouveau et d’heureuses et larges perspectives.

Croyez-moi, mon cher ministre, votre très dévoué et très affectionné,

LÉOPOLD. 

Un pareil testament se passe de commentaires. Nos rois de France, ancêtres de Sa Majesté