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Page:Véga - L’amour qui ne meurt pas, 1929.pdf/67

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BERCEUSE

Dormez, grands yeux… ce vaste monde
N’est plus si beau depuis que vous êtes fermés,
Et je poursuis en vain ma course vagabonde
Sans vous trouver : dormez, dormez !

C’est toujours l’hiver et la pluie
Ou le froid maintenant sans vous, mes bien-aimés,
Le cœur dont vous étiez la lumière s’ennuie ;
La nuit tombe, dormez, dormez !

Rude est le joug qu’il faut reprendre,
Longs semblent les chemins de pierre parsemés
Que devant nos pieds las nous regardons s’étendre…
Dans le repos divin, dormez !

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