Aller au contenu

Page:Vénus en rut, 1880.djvu/134

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
125
VÉNUS EN RUT


que je branlais de chaque main mes deux acolytes. Non contente de ces différents plaisirs, j’ordonnai à l’abbé, devenu mon esclave, de se mettre à mes pieds et de les chatouiller, pour porter l’incendie partout : les quatre ouvriers furent satisfaits, jusqu’à Mieval, parce que je lui promis de le prendre en quittant Mondor, et de le récompenser avec générosité. Les deux femmes, animées par mon invention, se le firent mettre par les deux inoccupés, et se distinguèrent, par leurs douces fureurs : tous avouèrent que ma déférence pour les amusements de la petite république méritaient la palme.

L’abbé me somma d’une parole que je voulais tenir ; moins affairé que les autres, il s’était mieux pénétré de leur félicité ; il en était devenu plus acharné au combat ; j’en fus contente, et je finissais de lui donner le baiser de retraite, quand Mondor annonça qu’on jouait le Roi Théodore à Venise, opéra nouveau, que lui et ses amis ne voulaient pas manquer, et qu’ils nous priaient de nous rassembler le dimanche suivant : mais comme nous n’avons qu’un quart de lieue à faire, et qu’il n’est pas cinq heures, j’ouvre un avis :

— Messieurs, il est dû à l’aimable Rosine la récompense de son admission à notre intimité ; il faut, vite, la reprendre, et que chacun de nous la remercie, en lui consacrant ce qui lui reste de forces.