Aller au contenu

Page:Vénus en rut, 1880.djvu/158

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
149
VÉNUS EN RUT


pas l’esprit de l’abbé, celui-ci, qui voulait me persuader et encore plus Honoré, lui dit :

— Depuis que tu es à madame, ze sais que tu as acquis des connaissances ; ta maîtresse, sans avoir fait d’études sérieuses, sait la fable et l’histoire ; tu t’étonnes d’un goût aussi ancien que l’univers, et qui est le premier de tous, car c’est celui de l’innocente zeunesse ; ze veux croire que c’est une des erreurs de la nature ; il est beau de se tromper avec elle. Apprends que Jupiter foutait Ganymède ; Hercule enfilait Hylas ; César, Nicomède ; Alexandre, Ephestion ; Socrate, le saze des sazes, brûlait pour Alcibiade et Phédon ; Virgile nous peint Coridon embrasé pour Alexis ; et, sez vous autres, Français, n’avons-nous pas vu Thibouville et ce Villars, plus fameux par le nombre de culs qu’il s’est soumis, que son père par les batailles qu’il gagna ; cette fameuse société, détruite de nos jours, n’avait-elle pas illustré nos dogmes ? Madame, z’ai à vous pénétrer de cette vérité :


Tout semin peut conduire au temple des plaisirs.


— Oui, interrompis-je, mais Jupiter foutait Sémélé, Léda, Alcmène, Danaé, et tant d’autres ; Apollon, Lucothoée ; Hercule, Omphale ; Bacchus, Ariane ; César, Julie ; Socrate aima les femmes, jusqu’à la sienne ; et le père Girard n’exploitait-il pas sa gentille Cadière ?