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Page:Vénus en rut, 1880.djvu/176

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VÉNUS EN RUT

Nous devions donner la maîtrise de l’ordre de l’adoption à une compagnonne ; le vénérable m’avait nommée inspectrice, et j’étais occupée des devoirs de ma charge, lorsque je distinguai notre frère Thuilleur, qui me parut mériter un caprice : je trouvai moyen, après le discours, lui donnant l’attouchement, de lui dire de venir chez moi ; il s’y rendit. Ce frère me traita en sœur et me donna tout ce qu’il avait, il obéissait à nos lois ; on connaît la fin de ce couplet, adressé à l’amour :


Au sortir de la loge,
Tout bon frère est à toi.


Mais ce n’était pas assez pour mon lendemain. La loge de maîtresse fermée, on ouvrit celle de Nymphe de la rose ; grade charmant et ingénieux, inventé par le marquis de la Salle. J’avais des vues sur notre Hyérophante, mais il avait la sœur Discrétion, la plus indiscrète mortelle en amour, et presque aussi exigeante que moi. Je lorgnai le frère Sentiment, à qui je dis, lorsqu’il me donna le baiser d’union, qu’il ne tenait qu’à lui d’avoir ma rose ; il me promit de me couronner de myrte : il vint au moment que je lui avais indiqué. Ô que la maçonnerie est consolante !

La petite vie que je menais me fit assez con-