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Page:Vénus en rut, 1880.djvu/66

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VÉNUS EN RUT


je l’ai provoquée, mais faisons notre petit marché. Je veux des leçons sur telles, telles parties (tu as vu ce que je demandais), si vous consentez à me les donner, sans réserve, je n’en aurai pas davantage pour vous.

— Eh ! madame, répondit-il, ne vous ai-je pas tout offert, sans vous connaître ? Dans ce moment où je vois mille beautés, sans en être possesseur, exigez ma vie, elle est à vous ; demain, aujourd’hui, ce matin nous commencerons ; mais, de grâce, accordez-moi une heure ; si vous m’ordonniez de vous obéir à l’instant, impossible, impossible, mon âme est anéantie, ou plutôt elle attend de vous une nouvelle existence.

Pendant ces phrases, mon visage devait être rayonnant ; peu à peu je lui offrais la vue de mes plus secrets agréments, je n’y tenais plus ; je voyais chez lui les symptômes les plus majestueux ; aurais-je fait la bégueule, pour la première fois ? Non ; et si tu trouves que j’ai trop longtemps retardé son bonheur, la seule raison est que je voulais l’enchaîner, et en faire un maître docile.

— Viens, lui dis-je, beau jeune homme, viens prouver à ton écolière qu’elle ne s’est point trompée.

La foudre, lancée par Jupiter irrité, est moins rapide, moins incendiaire que le trait dont Des-