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Page:Vénus en rut, 1880.djvu/94

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VÉNUS EN RUT


allait paraître, et de cinquante apportés le lendemain sur ma toilette, pour le mois.

Je répondis que je n’avais jamais fait de marché calculé ; que ma reconnaissance et la générosité de mes amants avaient toujours été égales ; que je ne pouvais souffrir la contrainte ; qu’il était absurde de payer sans se connaître ; que j’acceptais son premier cadeau ; que dans le futur je m’en rapporterais à sa délicatesse. Il fut enchanté, et, sans différer, il me donna un rouleau et un baiser.

Honoré vint m’avertir que nous étions servis : mon abbé ne fut pas flatté de voir un page de cette tournure ; j’aperçus sont front s’obscurcir ; puis, se souvenant qu’il était Italien, il se familiarisa avec lui, et finit par ne boire que de sa main. De temps en temps il regardait aussi Fanchette avec intérêt : sans doute il se disait :

— Je foutrai ce trio-là.

S’il le pensa, c’était un prophète, car il le fit : j’oubliais de dire, tu aimes la table, que mon petit prélat avait fait servir un souper exquis, gibier, poisson, vins, liqueurs, tout était de choix.

Après avoir employé le temps que mes gens mirent à souper, je les sonnai ; l’abbé n’avait pas les siens par décence : Honoré le déshabilla, Fanchette me rendit le même service, nous nous mîmes au lit maritalement. Fanchette, en